Chez Junji Ito, le registre de l'horreur se fait grinçant. L'atroce se rit de ses victimes. Les pires cauchemars sont tournés en dérision, un rire lointain bruisse entre les pages, comme une porte qui couine dans la pièce d'à côté. Le plus souvent c'est la mort elle-même qui fait entendre sa voix railleuse.
Tantôt elle fauche à tout-va, tantôt les morts n'en finissent jamais de mourir, ils hantent, ils suintent, ils se minéralisent, les cimetières envahissent l'espace plus vite qu'une attaque de spams un jour de soldes. Diverses créatures, plus ou moins mal intentionnées, se déploient, remplissent l'air de leur pestilence, arrachent les vivants à leur petite tranquillité.
Face à eux, des héros jeunes, frais, au dessin manga classique, devront se méfier de tout: ballons de baudruche,
cirque, poupées, vieux disques, enfants orphelins,
mais aussi des habituels épouvantails et marchands de glace
jusqu'à l'écolière modèle dans sa jupe plissée. Foin de psychopathe déchaîné et tortionnaire. Le danger vient d'une réalité autre, qui parasite méchamment le quotidien jusque là banal des personnages.
À lire:
- La Maison de Poupées (recueil 1991-1996)
- Le Cirque des Horreurs (idem 1991-1995)
- Le Voleur de Visages (1987-1997)
Et pour lire en ligne:
http://openawesome.com/junjiito.html