Manga emprunté au hasard, parce que la couverture me rappelait une série de dessins de Caro Cesareo (
http://caroline-cesareo.com/blog/index.php).
Il est tout d'abord question de trucages à l'ancienne, d'un très riche milliardaire qui peut s'acheter des quartiers entiers pour y installer ses décors, de morts suspectes et nombreuses, de monstres traditionnels japonais, de la même famille que Godzilla, ou d'Alien, enfin de machins bien mélangés, remontés comme des coucous suisses et tentaculaires.
L'histoire est construite à mi-chemin entre le cauchemar et l'enquête policière, plusieurs trames se rejoignent et une fois finie, la première impulsion est de revenir au début pour comprendre où et comment on s'est fait berner. Le trait parfaitement épuré ne cesse de donner une fausse impression de limpidité, quand l'histoire se complexifie à chaque page, un mensonge en découvrant un autre. Ou s'agit-il d'illusions ?
Les autres histoires présentes dans ce recueil sont tout aussi grinçantes et parsemées de cadavres amochés et de personnages féminins obligés d'être retorses face à la domination et la violence masculines. Manga, conte avec présence d'esprits tutélaires plus ou moins envahissants, intrigue policière, fait-divers glauque, les codes se mélangent, nous voilà bien malmenés de bout en bout, avec une tonne d'interrogations une fois le bouquin refermé. Et l'envie de replonger dans cet univers malsain très vite.